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La metteure en scène et comédienne engagée Micheline Lanctôt (souverainiste et féministe affichée) rapportait l'autre jour une conversation téléphonique avec sa petite-fille de 5 ans, qui lui déclarait : "tu es ma plus préférée personne". Non, ce n'est pas la syntaxe parfois surprenante et amusante des enfants, c'est bien celle d'une enfant déjà anglophone dans sa petite tête.
Car la petite Jasmine vit à Vancouver, née d'un père anglo-canadien et d'une mère québécoise. On voit le triste résultat : une future canadienne anglophone qui baragouinera le français comme un fils de polonais né ici parlera peu ou prou polonais.
Probablement que Mme Lanctôt préfère s'illusionner en se disant : "ils enverront l'enfant à l'école française de Vancouver, ils parleront français à la maison, etc." Voyons les choses en face, cette enfant deviendra une anglo-canadienne de langue et de mentalité qui finira par épouser un canadien. Une Québécoise de plus de perdue.
Et une fois rendue à l'âge adulte, même si ses parents sont divorcés et la mère et l'enfant revenues au Québec, il lui sera tout naturel d'épouser à son tour un anglophone, et leurs enfants profiteront de l'accès à l'école anglaise, faisant pencher la balance toujours plus du côté de l'anglais assimilateur, au détriment de l'adhésion à la langue française qui forme la base de notre identité culturelle.
L'attirance et l'attachement amoureux se déclenchent généralement à la suite de rencontres répétées avec une personne de notre entourage, tout le monde le sait et l'a vécu. Une personne qu'on n'avait pas vraiment remarquée jusqu'alors devient tout à coup spéciale et intéressante. De là l'importance de bien choisir ceux qui nous entourent.
Par conséquent, si on veut assurer la survie de l'identité culturelle de notre nation, il importe de limiter les rapports anglo-franco au strict minimum et d'avoir un cercle d'amis proches, un réseau social, un milieu de travail, un quartier québécois plutôt que canadien ou anglophone. Car c'est du milieu qui nous entoure au quotidien que surgira le futur conjoint qui peut mener à l'assimilation de tout un peuple. Il s'agit simplement de ne pas favoriser exagérément les conditions qui finiront par se retourner contre nous à la longue.
À ceux qui protesteront que l'amour ne se commande pas, c'est là un argument purement théorique. Dans les faits, les choses se passent comme décrit plus haut dans 95% des cas.
"Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es", dit le proverbe. Certes. Mais ajoutons aussi : "Dis-moi quel anglo tu épouses, et je te dirai quelle nation tu assimiles".
Réjean Labrie, Québec