Peut-être avez-vous vu le classique du cinéma Douze hommes en colère (12 Angry Men), un drame judiciaire américain réalisé par Sidney Lumet et sorti en 1957 ?
Un jury de douze hommes doit statuer, à l'unanimité, sur le sort d'un jeune homme accusé de parricide. S'il est jugé coupable, c'est la chaise électrique qui l'attend. Onze jurés le pensent coupable. Seul le huitième, un architecte, n'en est pas convaincu et émet de sérieux doutes. Il expose fermement ses doutes et réussit à convaincre tous les autres de leur erreur de jugement.
Faisons une analogie avec le monde des idées. Certaines idées deviennent au fil du temps si établies que personne ne songe plus à les contester, même si elles perdent leur raison d'être, leur valeur en soi. Ce qui paraissait un progrès à une certaine époque peut finir par devenir une nuisance dans son application à partir d'un moment donné.
Et quelqu'un doit avoir le courage d'affronter ceux qui croient détenir la vérité définitive sur tout et les forcer à remettre en question leurs idées reçues.
Je vais maintenant faire un petit Henry Fonda de moi et exposer un point de vue auquel je crois et qui diffère de la bien-pensance actuelle. J'ai la même conviction d'avoir raison que le personnage du film.
Je partage donc avec vous ces quelques réflexions personnelles relevées pour leur pertinence dans l'optique d'un Québec centré sur l'enfant et doté d'une politique nataliste conséquente.
D'abord, une statistique qui fait frémir : 29 000 petites Québécoises et petits Québécois de souche sont supprimés chaque année.
Ce chiffre effarant signifie que le nombre d'enfants qu'on empêche de venir au monde chaque année au Québec est équivalent à la population entière de la capitale de la Beauce, Saint-Georges, ou de la population totale de villes comme Val-d'Or, Alma, Boisbriand ou Sept-Îles. On raye de la carte l'une de ces villes année après année et il faudrait trouver cela normal, moderne et civilisé ? Et c'est sans parler de Gaspé qui à ce rythme se fait raser aux 6 mois...
Faites le calcul : 300 000 bébés depuis 10 ans, cela représente la population totale de la région de la capitale-nationale où je suis né (avant les fusions avec les banlieues). Imaginez un instant avancer dans les rues d'une ville de Québec entièrement désertée et évacuée de ses habitants.
Une hécatombe atomique ne ferait pas pire. Mathématiquement parlant, c'est plus que le nombre de victimes de la bombe de Nagasaki qui se répète chaque année ici-même bien que le phénomène soit passé sous silence. Peut-être qu'un champignon de fumée atomique annuel au-dessus de la ville serait plus éloquent pour frapper les esprits ?
En tant que nationalistes, pouvons-nous rester indifférents à l'idée de supprimer une ville entière du Québec chaque année ? Ce chiffre astronomique de 29 000 est plus gros que la population de toutes les villes et villages du Québec sauf 33.
Et, qui plus est, ce chiffre correspond démographiquement parlant au nombre précis de personnes requises, ce qu'on appelle le seuil de remplacement, pour que la population québécoise se maintienne et se renouvelle sans plus dépendre de l'immigration.
Il serait temps de réfléchir sur la question et de proposer des alternatives afin de conserver tous les enfants québécois que nous créons. Une politique nataliste doit favoriser les naissances, pas les fins prématurées. Est-ce que nous recourons à la solution facile abusivement, en regard de la banalisation et de la facilitéà poser le geste ?
Il suffit de demander à tous ceux qui devaient être avortés s'ils préféreraient avoir étéélimininés, la réponse sera unanime. Personne ne désire qu'on abrège ses jours. Il faut défendre le droit à l'existence de la petite fille ou du petit garçon grandissant dans le ventre de sa mère.
La solution pratique est l'adoption à la naissance lorsque la mère n'est pas en mesure d'élever l'enfant pour une raison ou une autre.
Au lieu de ce génocide en clinique autorisé sur une aussi grande échelle, qu'on présente erronément comme sans grandes conséquences psychologiques, donnons plutôt toute une ville de plus au Québec chaque année. Car le Québec a grandement besoin de tous ses enfants pour assurer sa survivance. Il en va de l'avenir de notre peuple et de son identité collective à perpétuer.
Réjean Labrie, de Québec
Photo : Version québécoise présentée au Théâtre Denise-Pelletier (décembre 2012)
Références :
29 000 petites Québécoises et petits Québécois de souche supprimés chaque année : http://www.avortementivg.com/conten...
Le nombre de victimes à Nagasaki : In Nagasaki, out of a population of 174 000, 22 000 died on the first day and another 17 000 within four months. http://webcache.googleusercontent.c...
http://webcache.googleusercontent.c...
Population du Québec par villes : http://webcache.googleusercontent.c...
Population de Gaspé : http://webcache.googleusercontent.c...
Ce n'est pas tous les jours que l'on se voit cité par un député péquiste, en l'occurrence M. Jacques Beauséjour (Comté d'Iberville 1976-1985), qui publie des extraits de ce texte sur le blogue officiel du Bloc Québécois : http://webcache.googleusercontent.c...
Référence du film : http://fr.wikipedia.org/wiki/Douze_...)