Faut-il regarder Downtown Abbey en anglais (quitte à en perdre des bouts) ou attendre un an pour la version française ? Attendre !
Et pourquoi me demanderez-vous ? Parce que vous désirez vivre dans l'environnement francophone qui est le vôtre. Laissons la langue anglaise aux anglophones le plus qu'on peut.
Car l'assimilation à l'anglais, c'est une question d'heures par jour. Faites le compte du temps que vous avez passé dans la langue officielle des Canadiens aujourd'hui pour vous faire une idée. C'est un processus insidieux qui agit souvent à notre insu, chaque minute s'additionnant aux autres pour faire des heures habituellement évitables.
Par exemple, il suffit de se débrouiller le moindrement bien dans la langue de M. Harper pour "tomber" facilement sur des sites web plus nombreux en anglais et de s'en contenter sans chercher un équivalent français.
On cherche une station de radio en auto et on tombe sur une chanson en cours qui nous plaît ; on s'aperçoit par la suite que c'est un animateur anglophone, mais on continue sur la même station par facilité. Puis vient le bulletin de nouvelles en anglais, les pubs en anglais, les commentaires en anglais, etc. Et sans trop s'en rendre compte, on a les neurones branchés sur l'anglais.
On est au resto ou dans un café, un journal anglais traîne sur la table et on s'en empare sans en faire de cas pour le feuilleter distraitement.
L'excuse facile : combien de fois on se dit que "c'est bon pour me faire pratiquer". Mais lorsque la "pratique" s'étend sur 6 heures par jour, cela devient un jeu dangereux. Il faut savoir se limiter volontairement.
On entre dans un magasin et on sent que le vendeur aura de la difficultéà nous répondre en français, alors de guerre lasse, on s'adresse à lui en anglais, ce qu'on voudrait faire passer pour de la courtoisie bien que coiffée d'un soupçon de résignation, voire de capitulation.
Au travail, 5 ou 6 personnes discutent, dont un anglophone et un allophone. Pour les "aider", la majorité francophone passe à l'anglais.
À un moment donné de chaque journée, il faut se rappeler à l'ordre si nécessaire et se dire : assez d'anglais pour aujourd'hui. Mon cerveau fonctionne bien mieux avec ses neurones irrigués en français.
En y regardant de plus près, on s'apercevra que la plupart du temps passé du côté anglais aurait pu l'être dans notre langue maternelle. À chacun d'y veiller et de se faire un point d'honneur de vivre dans la langue qui fait de nous des Québécois.