Si on pose la question : faut-il faire entrer 2 millions de locuteurs anglais langue d'usage de plus au Québec ? Tout le monde répondra non, que ce serait insensé et mortifère.
Mais si on vous dit que ce sont de pauvres allophones qu'il faut sauver de la misère du tiers-monde en les faisant passer à l'occident, on est alors pris au piège et on est forcé de répondre oui sous peine d'être taxé de xénophobie. Et les ravages linguistiques iront s'amplifiant.
Car aucun programme de francisation n'aura d'effet sur la force d'attraction de l'anglais pour qui arrive en Amérique du nord. Ils viennent ici pour devenir nord-américains (le premier choix aurait été de devenir Américains s'ils avaient été acceptés), Canadiens, anglophones mais surtout pas Québécois francophones. Au Québec, soit qu'il deviennent canadiens anglophones, soit qu'ils restent membres repliés dans leur communauté ethnique en continuant à vivre comme avant.
Tous les programmes de francisation ne changeront jamais rien à la chose : les allophones ne feront jamais du français leur langue d'usage courant. Ils l'utiliseront le moins possible, à contrecoeur et chercheront toujours à se faire parler en anglais.
Et pour aggraver leur cas, ils ne participeront jamais à aucun des mille aspects de notre culture, affichant un désintérêt et une indifférence totale envers elle. La langue française, porte d'accès à un nouveau monde culturel enrichissant ? Très peu pour eux...
Et pendant tout ce temps, ils amélioreront leur anglais langue courante dans toutes les situations de communication quotidienne ou de travail. À commencer par les gouvernements qui offrent tous les services en anglais sur simple demande. Ce faisant, il leur confirme qu'il est tout à fait approuvé de vivre uniquement en anglais au Québec.
Tout récemment, des représentants de l'Université McGill étaient de passage à Québec pour faire du recrutement dans un domaine précis. Les seuls représentants étudiants que j'ai aperçus étaient d'origine hindoue ou musulmane ou difficilement identifiables parlant anglais. Ils s'adressaient à tout le personnel québécois francophone de l'endroit directement en anglais, comme si la chose était tout à fait normale. On s'en doutera, le corps professoral composé de canadien-anglais d'un certain âge faisait de même à plus forte raison. On ne répondait même pas à un simple bonjour. Cela provoquait un mouvement de recul automatique.
Le PQ annonçait durant leur campagne par la voix du député Jean-François Lisée leur intention d'aller vers le français langue maternelle comme critère de sélection des immigrants. Sauront-ils tenir parole ?
Réjean Labrie, de Québec, capitale nationale